Posté le 3 août 2010 par Fred
Comment travailler son instrument ?
Posté le 11 novembre 2023 par Fred.
Pratiquer son Instrument correctement n'est pas si évident qu'il y paraît, beaucoup de paramètres entrent en jeu et sur le long terme il vous faudra éviter la lassitude, le sur-place ou le burnout malgré un travail régulier et une bonne motivation de départ.
Le choix d’un mentor/prof
Avoir quelqu'un de beaucoup plus expérimenté que soi qui aiguille votre apprentissage est primordial si vous ne voulez pas perdre des années entières à mal apprendre ou mal assimiler, tous les autodidactes ont en commun un temps énorme passé à tâtonner, apprendre en essai-erreur, ce temps vous pouvez le gagner en profitant de l’expérience de quelqu'un qui est déjà passé par là. Bien souvent, le bon prof mettra le doigt sur quelquechose qui ne fonctionne pas dans votre jeu et dont vous ne soupçonnez même pas l’existence.
La régularité des cours ou séances d’entraînement
Le rythme de travail est super important et vous aide à tenir dans le temps. Les jours où vous ne pouvez malheureusement pas pratiquer votre instrument le temps imparti, faites une mini session même si vous n’avez que 10 ou même 5 minutes, cela entretiendra juste votre programmation neuro-musculaire et ralentira donc l’oubli des gestes. Annuler ou reporter un cours parce que vous n’avez pas, peu ou mal travaillé est la pire chose à faire car cela détruit encore plus votre rythme de travail et peut si cela se reproduit souvent vous amener à un découragement, à contrario aller au cours régulièrement même sans avoir pu bosser de la semaine peut permettre au prof de vous ré-aiguiller, corriger quelques défauts et vous remonter le moral pour que vous puisssiez vous raccrocher au rythme de travail normal.
Faire confiance au prof
Prendre des cours avec un prof qui sait ce qu'il fait et ne pas suivre ses instructions ou ne pas travailler les exercices qu'il vous donne n'est pas du tout logique, libre à vous de travailler d'autres choses à la fin de votre séance de travail quotidienne mais il faut d'abord et avant tout travailler sur ce que le prof vous a donné à faire parce que c'est ce qui va vous faire progresser. De même, chercher des exercices pour mieux faire les exercices que l'on vous donne à faire ou prendre un deuxième prof "complémentaire" est normalement inutile si le prof est compétent, si vous estimez qu'il y a un manque dans le cours parlez-en avec lui car il y a de grandes chances qu'il ait prévu de travailler ce "manque" un peu plus tard car d'autres choses sont prioritaires.
La focalisation sur un exercice qui ne passe pas
S’acharner sur un exercice/trait qui ne passe pas n’est jamais une bonne solution, certains exercices/traits peuvent mettre plusieurs années à être maîtrisés, de plus, vous focaliser longuement sur un seul aspect du jeu de votre instrument peut faire apparaître des lacunes dans d’autres facettes de votre jeu (puisque moins travaillées ou abandonnées) c’est pourquoi il faut multiplier cet exercice en une multitude d'autres exercices qui non seulement créeront de la diversité et donc aideront à lutter contre la monotonie ou la crise de nerfs mais aussi permettront de travailler en simultané d’autres aspects de votre jeu qui eux vont progresser plus vite et vous donner la satisfaction nécessaire à persévérer. Ce travail est normalement fait par un vrai prof d’instrument si vous avez la chance d’en trouver un et est assez difficile à réaliser par un autodidacte puisqu’il faut un certain recul et une certaine expérience pour le réaliser.
Travailler lentement et par petits groupes de mesures
Tout peut et doit être travaillé lentement dans un premier temps, la programmation neuro-musculaire (enregistrer le geste parfait qui vous permet ensuite de jouer plus vite tout en restant propre rythmiquement et techniquement) nécessite de la lenteur pour assimiler plus rapidement ces gestes. Combien de sportifs de haut niveau sont vus en train de réviser leurs gestes au ralenti ? Combien de biographies de musiciens comportent un passage où ils font part de leur surprise, lors d’une rencontre, de constater à quelle lenteur leur modèle peut passer du temps à s'entraîner ? Découper dans un premier temps les passages en petites parties plus faciles à retenir peut également faire gagner énormément de temps.
Trouver des objectifs réalistes
Que ce soit pour le choix des morceaux, exercices ou des musiciens modèles, il faut toujours travailler sur des choses qui soient abordables avec une quantité normale de travail par rapport à votre niveau, or c'est déjà une tare dans énormément de cours de passer (je schématise) des niveaux débutant à moyen à avancé à un mélange de pro/virtuose (où pour cette dernière strate l’élève se retrouve subitement à devoir gravir des marches plus grandes que lui alors qu’il y a une multitude de morceaux / musiciens pros moins connus qui ne sont pas étudiés et qui permettent de passer du niveau avancé à différents sous niveaux de pro pour ensuite avancer vers la virtuosité avec beaucoup plus de progressivité) que je me demande par quel miracle un autodidacte pourrait être épargné par cette galère que seul un prof qui a vraiment fait ce travail puisse vous éviter.
La gestion du temps
Pour tenir sur le long terme, délimiter et découper votre séance de travail en différentes parties avec un timer est une bonne pratique, cela peut vous éviter de trop travailler un jour où vous êtes en forme et avoir beaucoup moins envie de travailler le lendemain. Passer autant de temps sur un type d'exercice que vous trouvez facile que sur un autre que vous trouvez difficile peut éviter une inversion des difficultés et l'apparition de lacunes sur le type d'exercice que vous trouviez au départ facile. Un timer peut aussi aider à trouver le courage un jour où vous n'êtes pas en forme, "rien ne va aujourd'hui mais je vais au moins travailler mes exercices le temps imparti".
Lutter contre la flemme
J'en ai déjà parlé précédemment mais avoir un instrument déballé (hors étui) et prêt à l'emploi peut vous aider à trouver le courage un jour où vous êtes moins motivé.
La part jeu/écoute
Si vous débutez dans le travail d'un instrument vous passez à un âge adolescent par rapport à la musique, c'est à dire que vous en écoutez et commencez à en pratiquer (l'âge enfant n'étant juste constitué que de l'écoute), pour passer à l'âge adulte il vous faudra progressivement augmenter votre temps de pratique au détriment de celui d'écoute, en effet, le vrai musicien contrairement au mélomane est acteur et non spectateur, il crée ou interpréte plus la musique qu'il ne la consomme. Pas de panique, ce processus est très lent et peut prendre une décennie.
ALLEZ HOP HOP HOP, FINI DE LIRE DES CONSEILS ! AU BOULOT MAINTENANT ! 😉