Mes conseils pour travailler efficacement son instrument

Déja il faut vous trouver un endroit pour bosser en restant concentré tout le temps de votre séance de travail : S'isoler dans une pièce, au calme, en jouant debout ou correctement assis sur une bonne chaise, avec un support pour correctement voir ses partitions, c'est l'idéal. "Bosser" dans son canapé devant la téloche avec des partitions posées sur la table de salon tout en empêchant votre fils "Dylan" de déguster ses sécretions nasales, c'est beaucoup moins efficace pour progresser (je dis ça je dis rien hein).

La durée de séance de travail quotidienne peut aller de 30mn pour un débutant jusqu'à eventuellement 2h pour un amateur avancé passionné. C'est à vous de doser en fonction des difficultés que vous avez et de la somme de travail qu'il y a à fournir. En cas de passage difficile démotivant, il faut faire sa séance de travail avec un timer : Si vous avez 1h à faire, vous bossez jusqu'à ce que ça sonne. La séance de travail doit être QUOTIDIENNE, la pratique quotidienne est absolument indispensable si vous voulez progresser efficacement, le cerveau doit assimiler des tas d'infos et les oublie vite au début, la pratique quotidienne permet donc d'assimiler cette somme d'infos de façon durable. En cas d'empêchement, une séance éclair de juste 10mn peut vous permettre de ne pas oublier les gestes ou les infos jusqu'à la vraie session de travail du lendemain. Les gens qui travaillent leur instrument uniquement 4 h le dimanche parce que "pas le temps" (c'est marrant pour la téloche ou internet le temps est en général quasi illimité...) resteront des "musiciens du dimanche" (sans mentionner les clowns qui pensent pouvoir avancer juste en venant au cours).

Progresser efficacement et de manière homogène passe par travailler des exercices ou des morceaux qui sont amenés par d'autres plus faciles et qui conduisent à d'autres plus compliqués, sauter des étapes mène souvent à des blocages un peu plus tard. Pour ma part, je considère les forums internet guitare & basse, les magazines musicaux guitare & basse, les concerts, les tutoriels, jeux videos et autres videos "pédagogiques" et même les soit-disant masterclass particulièrement stériles sur le plan pédagogique. Pour bien progresser, il faut une interaction constante entre le prof et son élève et des conseils personnalisés. Autrement dit : Trouvez vous un vrai prof avec une vraie méthode, ça sera beaucoup plus efficace que tout ce contenu qui ne sert qu'à flatter l'ego du guitariste du dimanche. (Eh oui, venir en cours et être confronté à ses défauts, ça pique un peu à l'égo, mais c'est le chemin le plus efficace pour progresser)

Il faut arrêter de croire que tout peut être facile pour certaines personnes parce qu'elles ont un don, cette culture du don, de la facilité, du "pas besoin de prof" (mais achetez mon produit) est véhiculée par la publicité et les journalistes pour faire vendre. Tous les gens qui succombent à ça au lieu de travailler se retrouvent avec 5 guitares, 350 effets et autres gadgets chez eux sans savoir en faire grand chose. Quels que soient vos prédispositions ou handicaps, la seule solution pour continuer à avancer est de bosser dur. Il n'y a pas de formule magique à prononcer, désolé.

C'est pas compliqué : Les critiques de vos connaissances sur le temps que vous mettez à atteindre tel niveau, à arriver à jouer tel morceau, qui vous comparent à leur mystérieux (et en partie imaginaire) cousin Gégé qui a appris à jouer de la guitare en 6 mois et qui est actuellement en tournée aux USA avec un artiste mort depuis 10 ans, sont émises par des gens complêtement à coté de la plaque qui n'ont jamais pratiqué sérieusement un instrument de leur vie; Parce que quand on sait ce que ça coûte en temps, travail et détermination, on se tait et on n'essaie pas de décourager les autres comme un gros LOSER.

Tout est dans le titre, allez une petite histoire pour finir :

« On raconte qu’il existe en Chine une variété de bambou tout à fait particulière. Si l’on en sème une graine dans un terrain propice, il faut s’armer de patience…

En effet, la première année, il ne se passe rien : aucune tige ne daigne sortir du sol, pas la moindre pousse.

La deuxième année, non plus. La troisième ? Pas davantage.

La quatrième, alors ?… Que nenni !

Ce n’est que la cinquième année que le bambou pointe enfin le bout de sa tige hors de terre. Mais il va alors pousser de 12 mètres en une seule année : quel “rattrapage” spectaculaire !

La raison en est simple : pendant cinq ans, alors que rien ne se produit en surface, le bambou développe secrètement de prodigieuses racines dans le sol grâce auxquelles, le moment venu, il est en mesure de faire une entrée triomphante dans le monde visible, au grand jour. »