Comment trouver la tonalité d'un morceau ?

Il faut pour cela connaître l'ordre des dièses et l'ordre des bémols qui sont en fait des ordres d'apparition de ces altérations à l'armure (juste après la clé en début de portée).

L'ordre des dièses est :
fa# do# sol# ré# la# mi# si#
soit
F# C# G# D# A# E# B#
et correspond à l'ordre des quintes justes en partant de F#.

L'ordre des bémols est :
sib mib lab réb solb dob fab
soit
Bb Eb Ab Db Gb Cb Fb
et correspond à l'ordre des quartes justes en partant de Bb.

Ces deux ordres sont les mêmes quelles que soient les clés et impliquent que si il n'y a qu'un seul bémol à la clé ce sera forcément Bb, si il y a 3 dièses à la clé ce sera forcément F# C# et G# et ainsi de suite...

Attention à bien retenir ces deux ordres avec les altérations correspondantes (dièses ou bémols) ou vous courrez le risque d'oublier celles-ci lors des calculs qui vont suivre.

Pour trouver la tonalité majeure correspondante lorsqu'il y a des dièses à la clé il vous faut prendre le dernier dièse affiché à l'armure et y ajouter 1/2 ton. Si il y a 4 dièses à la clé ceux-ci sont donc F# C# G# D#, le dernier dièse est donc D# et on lui ajoute 1/2 ton ce qui donne E qui va être la tonalité majeure correspondante à l'armure.

Pour trouver la tonalité majeure correspondante lorsqu'il y a des bémols à la clé il vous faut juste prendre l'avant dernier bémol affiché à l'armure. Si il y a 5 bémols à la clé ceux-ci sont donc Bb Eb Ab Db Gb, l'vant dernier bémol est donc Db qui va être la tonalité majeure correspondante à l'armure.

Il y a deux cas où ce système ne fonctionne pas et qu'il faut donc savoir par cœur :
- Un seul bémol à la clé (pas d'avant dernier bémol), nous sommes en tonalité de F majeur.
- Aucune altération à la clé, nous sommes donc en tonalité de C majeur.

Toute tonalité majeure a un relatif mineur c'est à dire une tonalité mineure partageant les mêmes altérations à la clé, le relatif mineur est toujours 1 ton 1/2 sous la tonalité majeure.
Un morceau n'ayant pas d'altérations à la clé a donc de grandes chances d'être en tonalité de C majeur ou A mineur.
Un morceau ayant deux dièses à la clé sera en tonalité de D majeur ou B mineur.
Un morceau ayant deux bémols à la clé sera en tonalité de Bb majeur ou G mineur.

Pour déterminer si un morceau est en tonalité majeure ou sur sa tonalité relative mineure on apprend en cours de solfège qu'il faut trouver dans la partition des traces d'altérations accidentelles correspondant à la sensible (1/2 ton sous la tonique) de la tonalité mineure.
Par exemple, un morceau avec trois bémols à la clé sera soit en Eb majeur soit en C mineur, si vous trouvez des B bécarre dans la partition il sera plutôt en C mineur.

Cela fonctionne la plupart du temps mais encore faut-il que le mode mineur utilisé ait une sensible, pas mal de morceaux anciens, de morceaux traditionnels de différents pays y compris la musique celtique mais aussi et surtout de morceaux de musique rock peuvent être basés sur des modes mineurs comportant une septième mineure en lieu et place d'une sensible (notamment la gamme mineure naturelle), ce qui rend la détection de la tonalité mineure impossible avec juste ce système.
Dans ce cas vos meilleurs amis vont être l'analyse en détail de la partition pour déterminer si la plupart des phrases musicales vont se conclure plutôt sur la tonique du relatif majeur ou celle du relatif mineur et votre oreille qui vous dira laquelle de ces deux notes sonnera la plus conclusive par rapport au morceau.

J'aurais pu en parler dans les deux précédents paragraphes mais à part des comptines, chansonnettes, morceaux anciens et autres formes musicales simples, les morceaux sont rarement dans une seule tonalité, mais bonne nouvelle, tant que le morceau va rester tonal les changements de tonalité seront indiqués par des changements d'armure.

Le jazz et l'utilisation de modes vont poser problème avec ce système déterminant les tonalités grâce aux altérations à la clé, le jazz complexe parce qu'il sera plus pratique de ne rien mettre à la clé et de tout mettre en altérations accidentelles quand les morceaux vont changer de tonalité littéralement à chaque mesure et ainsi éviter des passages avec beaucoup de bécarres rendant la lecture (et l'analyse) de la partition plus difficiles, l'utilisation de modes peut elle aussi induire en erreur car il y a deux façons d'écrire une musique parfaitement modale, la façon classique qui ne prend en compte que le genre (majeur ou mineur) et la tonique de la tonalité ce qui peut par exemple donner des partitions en D dorien avec un bémol à la clé et des bécarres en altérations accidentelles sur absolument tous les B ce qui complique inutilement la lecture (la logique étant que D dorien étant un mode mineur avec D pour tonique, l'armure doit correspondre à D mineur) et une façon plus moderne où considérant que comme D dorien comporte les mêmes notes que C majeur on ne met rien à la clé.
Dans ces deux cas c'est comme pour la fin du précédent paragraphe, c'est l'analyse en détail de la partition et votre oreille qui vont vous aider.